Décision et
pouvoir dans l’entreprise
La décision est la partie la moins visible de la politique de l’entreprise. C’est pourtant son moteur principal. Grâce à la décision, les idées, les sentiments, les ambitions des individus se transforment en actions.
A. La décision et ses
fonctions
1. Définition
Selon la théorie classique, la décision est le processus qui aboutit à un choix.
Avant de prendre une décision, il est nécessaire d’identifier et de caractériser le problème ou la question clé.
Qu’est-ce qu’une bonne décision ?
- ex ante (a priori) : elle répond au problème posé et entraîne l’adhésion des personnes qui la mettront en œuvre ;
- ex post (a posteriori) : elle s’apprécie en rapport avec les résultats obtenus.
2. Fonctions
Décider est une nécessité. Ne pas prendre de décision revient à laisser le problème en suspens.
Décider est une manifestation d’autorité. C’est le pouvoir de fixer un objectif et de choisir les modalités de sa mise en œuvre.
Effectuer le bon choix nécessite une information de qualité.
B. Les facteurs influençant la
décision
1. Les facteurs de décision
L’urgence pousse à la réaction immédiate. Elle diminue le temps de réflexion. Il est difficile de prendre de bonnes décisions dans la précipitation.
La culture d’entreprise crée une identité de vision au sein de l’entreprise. Elle favorise l’acceptation des décisions par le groupe.
Dans tous les cas, un bon système d’information (recueil, traitement, archivage) favorise les processus de prise de décision.
2. Les facteurs de non décision
L’incertitude est la source principale d’absence de décision.
On peut distinguer trois formes d’incertitude.
a) L’incertitude externe
Elle désigne un environnement turbulent et complexe.
b) L’incertitude interne
La collecte d’informations est insuffisante ou inadaptée.
Les décideurs sont incompétents.
L’organisation est floue : personne ne sait exactement qui décide quoi.
Les conflits de pouvoir divisent et font régner la confusion.
c) L’incertitude du décideur
Absence de motivation, de convictions et de projets clairs.
A. Les différentes
personnalités
Les descriptions qui suivent désignent autant les femmes que les hommes.
1. Le guide (chef) égocentrique
Il/elle est avant tout intéressé(e) par soi-même. Il se sent invulnérable, tout-puissant, immortel. Il voit les choses en grand. Il est impatient et pense tout savoir. Il se croit parfait et exige la perfection (son idéal). Il veut être admiré. Il se sent au centre du monde et veut que les autres le servent.
2. Le guide possessif
Il/elle cherche à s’approprier l’autre, à le mettre sous emprise. Il est agressif, susceptible, méprisant et jaloux. C’est un conquérant qui est prêt à assurer sa domination par la force. Pour lui, l’autre n’est pas un être humain, mais une chose anonyme, interchangeable, qu’il peut posséder et utiliser. C’est un manipulateur, parfois dévorant, étouffant. Il se considère comme un maître. Il fait disparaître toute personne qui lui résiste.
3. Le guide séducteur
Séduire signifie dévoyer, sortir du chemin. Il/elle dépense énormément d’énergie pour capter l’attention d’autrui. Il ne supporte pas la frustration. Très capricieux, ces envies sont impérieuses, il veut les assouvir à tout prix. Il fonctionne sur un mode social affectif. Il cherche à aimer et surtout à être aimé. Il souhaite plaire, avant tout, avant tout le monde. Il fascine son entourage et abuse de ses atouts physiques ou intellectuels. Il cherche à influencer les autres, mine de rien. Il tente d’obtenir d’eux ce qu’ils n’auraient pas fait ou dit d’eux-mêmes. C’est une idole entourée de fans. Il maintient ses adeptes dans la croyance qu’il peut tout et qu’il sait tout.
4. Le guide sage (humain)
Il/elle est équilibré(e) dans sa relation au monde et aux autres. Il utilise pleinement son énergie pour mettre en œuvre ses projets. Il est bienveillant, sévère et juste. Il respecte autrui. Il a une image paternelle ou maternelle ne menaçant aucun membre de l’organisation. Il est craint, mais personne ne le redoute. Il soutient la croissance humaine de ses proches et les laisse prendre des responsabilités à la mesure de leurs capacités. Grâce à sa maturité, il facilite la carrière de ses coopérateurs, qui pourront à leur tour diriger. Il est à l’écoute de chacun. Il favorise le développement d’un environnement serein et harmonieux.
B. Le travail du dirigeant
Henry Mintzberg (1995) a observé ce que réalise un manager au quotidien. Il est souvent dispersé : la majorité de ses activités l’occuppent moins de cinq minutes. La plus grande part de l’information est traitée sur le mode oral. Ses prises de décision sont surtout intuitives.
Pour Mintzberg, le travail du dirigeant s’exerce dans trois directions :
- l’information (chercher, communiquer) ;
- le contact avec les personnes (relier, guider) ;
- l’action (décider et mettre en œuvre).
L’essentiel de sa fonction est de motiver, de responsabiliser et d’encourager les autres pour faciliter la réalisation des décisions.